Titel
La fabrique de limes Antoine-Glardon-Paillard (1869-1896) puis Antoine Glardon & Cie (1896-1899) à Vallorbes.


Autor(en)
Goy, Pierre-Antoine
Erschienen
Lausanne 2003: Bulletin généalogique vaudois
Anzahl Seiten
Preis
ISBN
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
François Jequier

Cette monographie d’entreprises familiales retrace les aléas de l’évolution de la fabrication des limes à Vallorbe au cours du xixe siècle. Le premier chapitre brosse le contexte général de l’économie vaudoise, puis celle de la région de Vallorbe en utilisant les travaux pionniers du professeur Paul-Louis Pelet et de ses équipes, qui mettent bien en évidence les principales étapes du passage – souvent chaotique – du haut fourneau à l’établi. Un examen précis des recensements de la République helvétique permet de présenter les divers métiers du fer à l’aube du xixe siècle. Des pages suggestives décrivent le destin de la « taille des limes à l’ombre des forges et des clouteries (1810-1834) » en précisant les particularités de ces différents secteurs de la petite métallurgie locale. Le recensement commercial et industriel de 1831-1832, si bien étudié par Emile Buxcel, permet à l’auteur de dresser l’inventaire de la métallurgie régionale avant le déclin de la clouterie auquel succédera l’essor de la fabrication des limes étroitement lié au destin de l’horlogerie. Un survol des autres centres de fabrication de limes et des conditions de travail à Sainte- Croix, Bullet, Ballaigues, au Séchey et surtout dans le Val-de-Travers montre bien l’ampleur géographique de ce type de production dans les régions horlogères. Les principaux acteurs, David Borloz, F-L. Grobet et la saga familiale des Glardon sont clairement identifiés à travers des notices biographiques éclairantes quant à leur parcours personnel ; leur formation professionnelle et leurs rôles dans ces diverses prises de contrôles des cellules de production, sont analysés avec soin, chiffres à l’appui en particulier pour leurs apports en capitaux. Un « essai d’estimation des revenus et des fortunes mobilière et foncière des fabricants de limes » entre 1863 et 1898, basé sur des archives notariales, tableaux à l’appui, souligne l’enrichissement personnel des patrons et devrait permettre d’utiles comparaisons avec les fortunes horlogères de la Vallée de Joux.

Deux chapitres bien charpentés abordent l’histoire des entreprises familiales en énumérant la prise de possession de cet espace rural en voie d’industrialisation au fil de toutes les acquisitions de terrains et des diverses constructions d’ateliers et de fabriques qui donnent parfois le vertige au profane n’étant pas né dans la région. Ce sont des raisons tant conjoncturelles que structurelles qui expliquent les changements de statuts, soit cette marche inexorable de l’entreprise individuelle à la société anonyme qui se retrouve dans la plupart des vallées jurassiennes dans le dernier quart du xixe siècle et qui préfigure les rapprochements et autres fusions d’entreprises. La fusion des fabriques Grobet, Glardon et Borloz est analysée à la mesure des archives disponibles. L’arbitrage des banquiers n’empêche pas les antagonismes personnels qui surgissent dès les premières séances du conseil d’administration agitées par d’innombrables conflits si caractéristiques des rapprochements entre familles rivales qui marquèrent le destin des PME jurassiennes.

Le dernier chapitre est consacré aux six premières années (exercices) de la nouvelle entité Les Usines Métallurgiques de Vallorbe (UMV) qui regroupent les trois entreprises rivales condamnées à s’unir. Les dernières pages tournent à la chronique, citations sans commentaires, qui laissent le lecteur sur sa faim. L’absence de conclusion et de table des matières est à déplorer, car les études de cas ne prennent de sens que dans leur mise en perspective avec d’autres études locales comme celles de Robert Jaccard.

Hormis ces remarques critiques, cette étude apporte une vue originale de l’industrialisation de Vallorbe en mettant en exergue la naissance et le développement de la fabrication des limes qui prend le relais de la clouterie en s’associant étroitement à l’essor de l’horlogerie. Ces pages forment une bonne introduction à l’ouvrage du professeur Paul-Louis Pelet et de son équipe Les Usines Métallurgiques de Vallorbe 1899-1974. Tradition et technique de pointe, publié à Vallorbe en 1974.

Citation:
François Jequier: compte rendu de: Pierre-Antoine Goy, "La fabrique de limes Antoine-Glardon-Paillard (1869-1896) puis Antoine Glardon & Cie (1896-1899) à Vallorbes", dans Bulletin généalogique vaudois, Lausanne: 2005, p. 11-180. Première publications dans: Revue historique vaudoise, tome 114, 2006, p.353-354.

Redaktion
Veröffentlicht am
25.05.2010
Beiträger
Redaktionell betreut durch
Kooperation
Die Rezension ist hervorgegangen aus der Kooperation mit infoclio.ch (Redaktionelle Betreuung: Eliane Kurmann und Philippe Rogger). http://www.infoclio.ch/
Weitere Informationen
Klassifikation
Epoche(n)
Region(en)
Mehr zum Buch
Inhalte und Rezensionen
-
Verfügbarkeit
-